Visuel USA : victoire pour les grévistes du secteur automobile Clément Proust
31.10.23

USA : victoire pour les grévistes du secteur automobile

Après 44 jours de lutte, et une grève d’une ampleur inédite, les employés du secteur automobile sont parvenus à trouver un accord avec leurs employeurs, les fameux «Big Three» : Ford, General Motors et Stellantis.

La grève durait depuis six semaines pour les travailleurs et travailleuses des usines Stellantis (groupe dont fait partie PSA Peugeot-Citroën, Ndr), Ford et Général Motors. Et si les deux premières firmes avaient déjà abdiqué il y a quelques jours, la dernière a aussi signé un accord de principe, ce lundi 30 octobre.

Entre 45 000 et 146 000 grévistes

C’est une victoire historique pour les salariés du secteur automobile américain,  une première pour les constructeurs automobiles, surnommés les “Big Three”, auparavant jamais ciblés simultanément par une grève aussi importante. Au total, c’est entre 45 000 et 146 000 travailleurs qui ont cessé le travail. 

Le président Joe Biden avait accordé son soutien au mouvement social et a réagi à cette annonce en expliquant que « ces accords records récompensent les ouvriers de l’industrie automobile qui ont fait beaucoup de sacrifices pour que le secteur continue à fonctionner », notamment, lors de la grande crise économique de 2009. Les salariés, tous syndiqués à l’United Auto Workers, l’UAW, réclamaient une augmentation notable des salaires. « Des bénéfices records méritent des contrats records », avait ainsi lancé en début de mobilisation Shawn Fain, le président d’United Auto Workers (UAW). 

Hausse record des salaires

Au final, l’accord obtenu prévoit une hausse de 25% du salaire de base, et ce, jusqu’en avril 2028. Bien que cela soit inférieur aux 40 % que le syndicat Shawn Fain demandait aux prémices de la grève, cette augmentation reste nettement supérieure aux 9 % proposés par Ford, en août. Les ouvrières et ouvriers auront aussi une compensation liée à la hausse du coût de la vie, et leurs retraites seront améliorées, parmi d’autres changements. Dans son communiqué, l’UAW estime que « les trois accords battent des records et unissent davantage notre syndicat ». 

Tout n’est pas fini, pour autant. Désormais, il faut que ces accords soient validés par une commission nationale du syndicat puis confirmés par un vote de ses adhérents, une procédure qui devrait durer environ deux semaines. En attendant, le syndicat UAW a déclaré que les grévistes reprendraient le travail.

Par Louna Galtier Oriol