Visuel Bercy passe au vert Loukian sur Unsplash
26.10.23

Bercy passe au vert

Le ministère de l’Économie et des Finances vient de mettre en place une nouvelle sous-direction pour s’occuper des enjeux écologiques. Un événement qui se traduit par une réorganisation inédite de l’institution.

Le Trésor va se doter d’une sous-direction climatique où vingt-cinq personnes vont y être affectées. L’objectif ? Produire, d’ici 2024, un rapport sur les enjeux économiques de la transition. Cette sous-direction, nommée TRECO, se divise en quatre bureaux, chacun consacré à un domaine différent : le premier au climat, le second à l’environnement, la biodiversité et l’adaptation au changement climatique, le troisième à l’énergie et le dernier au zéro carbone. Le ministère de l’Économie et des Finances va également devoir mettre à jour le fameux modèle Mésange, un outil de simulation macroéconomique très employé dans l’élaboration des politiques publiques, pour intégrer les contraintes climatiques dans son analyse. 

Jeux de pouvoir entre ministères

Un an après la création du secrétariat général à la planification écologique (SGPE), que l’Elysée a choisi de loger à Matignon, Bercy se dote de son propre outil. Interviewé par le journal Le Monde, Philippe Zittoun, directeur de recherche en sciences politiques à l’université de Lyon, commente : “plus le sujet est sensible, plus on multiplie les organes bureaucratiques”. Et d’ajouter :  “comme le ministère de la transition écologique a perdu son monopole, il y a un jeu entre ministères pour se positionner afin d’en avoir la maîtrise.” 

Promouvoir les entreprises françaises

Cette évolution pourrait bien modifier le regard porté sur le PIB, le Produit Intérieur Brut, jusqu’à présent indicateur principal pris en compte par l’Etat pour piloter l’économie. Point de grand soir pour autant, de l’avis de plusieurs experts, la stratégie à venir de Bercy est d’encourager les entreprises françaises dans la transition écologique, et non d’impulser une révolution des politiques industrielles. 

Par Louna Galtier Oriol