Il existe désormais deux Robins des Bois. Le premier est encapuchonné, installé dans la forêt de Sherwood, volant les riches pour donner aux pauvres. Le second se nomme Lula da Silva, président de la République brésilienne pour la troisième fois de son histoire. Investi depuis le 1er janvier 2023, Lula n’a pas attendu longtemps pour décocher, à l’image de Robin, quelques flèches à destination de l’ennemi. Seules différences avec le renard à capuchon : le théâtre de la lutte n’est pas la forêt de Sherwood, mais la forêt amazonienne. Et contrairement au conte médiéval, ce ne sont pas les riches qui sont visés, mais ceux qui déforestent la forêt amazonienne.
Car un mois à peine après sa prise de fonction, le président de la République brésilienne a lancé plusieurs raids contre la déforestation illégale en Amazonie, notamment contre les éleveurs et bûcherons qui défrichent sans autorisation. Des interventions éclair en camionnette, à grands renforts d’imagerie spatiale, déployées dans plusieurs États du pays, organisées et coordonnées par l’autorité environnementale IBAMA, l’agence de l’environnement brésilienne. L’objectif, prendre en flagrant délit les belliqueux et envoyer un message clair aux bucherons belliqueux. Discrète, l’agence n’a pas encore communiqué sur le nombre de poissons pris dans ses filets.
Une initiative ô combien symbolique, mais ô combien urgente, la forêt amazonienne étant considérée comme l’un des poumons de notre planète tant ses capacités d’absorption du carbone sont importantes. Selon des estimations d’experts, elle aurait pourtant perdu une superficie plus grande que le Danemark sous la présidence de Jaïr Bolsonaro. En cause, la culture toujours plus gourmande du soja brésilien, exporté dans le monde entier. Un soja qui ne finit d’ailleurs presque jamais dans les plats végétariens, mais dans l’assiette des carnistes, la plante nourrissant essentiellement le bétail. Morale de l’histoire : manger un petit peu moins de viande. Mais surtout, apprenez à tirer à l’arc. Ou à l’arbalète, selon vos goûts.
Par Romain Salas
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