Visuel A69 Toulouse-Castres : qu’est-ce que le “Ramdam sur le macadam”? Matt Seymour sur Unsplash
23.10.23

A69 Toulouse-Castres : qu’est-ce que le “Ramdam sur le macadam”?

Le week-end du 21 octobre, se sont réunis entre 5000 et 10 000 personnes pour protester contre le projet d’autoroute A69. Cet événement festif ayant rassemblé personnalités et populations très diverses n’a malheureusement pas été épargné par des épisodes de violence. 

“Ramdam sur le macadam”, c’est le nom de l’action militante menée le week-end du 21 et 22 octobre contre la construction de l’autoroute A69 Toulouse-Castres. Une mobilisation visant à lutter contre le tronçon autoroutier censé “développer l’emploi” pour ses partisans, qui est plutôt l’incarnation d’une “aberration environnementale”, pour ses opposants. 

Une lutte festive aux mille visages

Sur place, se trouvaient plusieurs militants écologistes comme Camille Etienne, Thomas Brail, ou encore César, jeune « rappeur climatique » âgé d’une dizaine d’années. Une action qui a rassemblé du monde, 5 000 personnes d’après les autorités et 10 000 selon les organisateurs, toutes munies de banderoles et de drapeaux bariolés, marchant entre les tonnelles et tracteurs amenés pour l’occasion. Selon Réva, militant contre l’A69 et membre du Groupe National de Surveillance des Arbres, explique, au micro de So Good Radio, que “la diversité des participants était remarquable”. Sur place, il a rencontré “des Bretons, des Belges, des urbains en chemise touchés par les grèves de la faim et de la soif menés lors des dernières semaines, mais aussi des paysans qui résistent pour protéger leurs terres.” Pour Antoine Meunier, conseiller des Écologistes à l’Assemblée nationale, la mobilisation était “inventive, joyeuse et ensoleillée”, dit-il dans un tweet. Une vision rejoint par les Soulèvements de la terre qui parle d’une “manifestation populaire et festive” dans leur communiqué.

Désobéissance civile

Les collectifs étaient répartis en six cortèges avec chacun des couleurs spécifiques, le cortège vert par exemple, était guidé par un naturaliste qui expliquait le nombre d’espèces animales et végétales qui pourraient disparaître avec l’A69. Ce week-end d’action a été, aux yeux de la majorité des participants globalement pacifique, bien que la préfecture du Tarn ait dénoncé dans un communiqué la présence de “2 500 individus violents”. Sur les six cortèges présents, certains ont opté pour une action de désobéissance civile plus musclée. Trois camions-toupie ont ainsi pris feu dans une cimenterie qui appartenait au prestataire du chantier de l’A69. 

Une évacuation jugée “brutale” 

Dès le samedi 21 octobre, des militants ont tenté de mettre en place une ZAD dans une maison non loin de la route, malgré l’odeur de fumier épandu à ses abords par le concessionnaire de l’A69. Des tentes se sont plantées, un QG s’est installé et des initiations à la grimpe d’arbres ont été menées. L’occupation n’aura duré qu’un jour, lors d’une conférence scientifique, le dimanche en début d’après-midi, les forces de l’ordre sont intervenues pour évacuer les manifestantes et manifestants. Une opération de police jugée “brutale “par les observateurs sur place, avec des tirs de bombes lacrymogènes malgré la présence de nombreuses familles accompagnées de très jeunes enfants. 

Au total, une trentaine de blessés légers côté manifestants sont à dénombrer, dont le militant connu pour sa grève de la faim, Thomas Brail, d’après le groupe Europe Ecologie Les Verts du Tarn. Réva et les collectifs écolos ne comptent pas arrêter la lutte, ils réfléchissent toujours à de nouvelles actions, peut-être d’autres grèves de la faim, a confié le militant à So Good Radio.

Par Louna Galtier Oriol