Visuel En Afrique, l’histoire d’un ver géant bientôt six pieds sous terre
03.03.23

En Afrique, l’histoire d’un ver géant bientôt six pieds sous terre

Jimmy Carter l’avait annoncé dès 2011, il s’était engagé à son éradication, et 12 ans plus tard, en 2023 cet espoir semble enfin se concrétiser. Pour la première fois de l’histoire, nous serions sur le point d’en finir avec le ver de Guinée.

Le ver de Guinée (qui n’est pas un modeste ver solitaire qui vit dans l’estomac) est un parasite africain responsable de la dra-cun-culose, une maladie parasitaire particulièrement invalidante. Seulement 13 cas auraient été identifiés en 2022, contre des milliers il y a encore quelques années. L’ancien président démocrate américain, Jimmy Carter, qui a occupé le bureau ovale de 1977 à 1981, a fondé avec sa femme Rosalyn un centre dont ils ont pris les rènes en 1986, avec un objectif : éradiquer le ver de Guinée.

Au mitan des années 80, l’endémie touchait pas moins de 3,5 millions de personnes en Afrique, mais aussi en Asie. Quatre décennies plus tard, et après 500 millions de dollars d’investissement, le méchant vers — qui peut atteindre près d’un mètre dans le corps humain, flippant ! — ferait presque désormais partie du passé. Et pour terrasser ce machin qui prolifère dans l’eau contaminée, pas de vaccination ou de médicaments révolutionnaires, simplement des politiques de santé publiques enfin efficaces. Le but: garantir un meilleur accès à l’eau potable pour les populations les plus pauvres, dans les régions les plus reculées. Rappelons qu’aujourd’hui dans le monde, une personne sur quatre n’a pas accès à l’eau potable. Un enjeu crucial qui donnera lieu à une réunion historique des Nations unies fin mars à New York.

« J’aimerais voir le ver de Guinée totalement disparaître avant de mourir”, avait déclaré, en 2015, Jimmy Carter. Un vœu exaucé in extremis, puisque la famille de l’ancien président, âgé aujourd’hui de 98 ans, a annoncé récemment sa mise en soins palliatifs. Carter vivrait probablement ces dernières semaines, son destin étant scellé à celui de ce parasite, comme il l’avait annoncé ironiquement lors de sa dernière visite en Guinée. Si elle est elle bien éradiquée, la dra-cun-culose serait la seconde maladie, après la variole, à être éradiquée. 


News tirée de la quotidienne par So good Radio 10 minutes pour sauver le monde.