Do you speak neutralité carbone ?

“Mal nommer les objets, c’est ajouter au malheur du monde”, soutenait Albert Camus. Bien les nommer serait-il alors un premier pas vers le bonheur? Rien n’est moins sûr, mais au moins, avec quelques définitions, on sait de quoi on parle et on a l’air moins bête dans les discussions.

Neutralité carbone
Lorsqu’on évoque la neutralité, le quidam pense bien souvent Suisse, arbitre de foot ou individu agaçant ne souhaitant jamais prendre position. En matière de neutralité carbone, la réalité est tout autre. À l’échelle de la France, cela signifie tout simplement que le pays ne peut pas émettre plus de gaz à effet de serre qu’elle ne peut en absorber. Un horizon clair, mais des voies sinueuses.
Low tech
La high tech? Pensez au dernier iPhone et son casque Bluetooth. La low tech? C’est peu ou prou l’opposé. Voisine du do it yourself, cette dernière s’appuie sur un ensemble de technologies utiles, durables et accessibles à tous, un trio aussi indissociable que Riri, Fifi et Loulou. Et ses applications sont aussi variées que le four solaire ou la permaculture.
Frugalité
L’histoire de la frugalité est celle d’un come-back aussi inattendu que celui des Pixies à l’aube des années 2000. Cette notion, synonyme de simplicité ou de modération, s’enracine dans la pensée grecque et les principales religions, avant d’être éclipsée par l’arrivée des sciences modernes, puis carrément mise au rebut avec l’avènement de la société de l’hyperconsommation. Elle fait aujourd’hui un retour discret, dans la bouche de ceux qui prônent un ralentissement de nos modes d’existence et un consumérisme plus tempéré. Reste une grande question: est-ce un synonyme de sobriété? Les plus éminents spécialistes s’accordent à dire que frugal est plus poussé que sobre. Ce qui n’a rien à voir avec l’alcool, précisons-le.
Gouvernance
La gouvernance est aux sciences politiques ce que les baskets Air Force 1 blanches sont aux moins de 35 ans: un incontournable de l’époque. Né au XIIIe, le terme est revenu par l’anglais “governance” dans les années 1990, et est utilisé pour désigner une notion pas si simple: la mise en œuvre de règles, normes, protocoles ou conventions pour promettre une meilleure coopération des différentes composantes de la société. Comment donc? Chacune détient une parcelle de pouvoir, dans l’idée de prendre des décisions consensuelles et de lancer des actions concertées. La coopération à l’œuvre en somme.
Puits de carbone technologiques
Capter et stocker le carbone sur les grands sites d’émission, voire directement dans l’air. Aujourd’hui, pour faire ce job, on compte sur la nature via les océans, les forêts, les prairies... En parallèle, les scientifiques travaillent à mettre en place des dispositifs technologiques pour effectuer le même boulot, passer l’aspirateur en somme. Des innovations qui n’ont pour l’instant pas fait leurs preuves.
Matériaux biosourcés
De la paille, du chanvre, du liège, du lin ou de la laine de mouton dans vos murs? Vous n’êtes pas dans le scénario des Trois Petits Cochons, vous êtes simplement dans un bâtiment qui utilise des matériaux biosourcés, soit des matériaux issus de la matière organique renouvelable d’origine végétale ou animale. Une façon de construire en phase avec la transition écologique.
Quotas carbone individuels
Chacun est autorisé à émettre une certaine quantité de carbone chaque année, à dépenser avec ses achats ou services, selon leur notation. Disons, des bons à polluer. Cette idée, qui a émergé dans les années 1990 en Angleterre, refait surface aujourd’hui: en 2020 par exemple, les députés Delphine Batho et François Ruffin ont proposé d’instaurer un quota maximal de kilomètres aériens. Ce qui n’est pas sans faire grincer des dents, surtout parmi les plus riches, qui se révèlent être les plus pollueurs.
Projets participatifs municipaux
Les projets participatifs sont un dispositif qui permet à des citoyens non élus de participer à la conception ou à la répartition des finances publiques. Concrètement? À l’échelle municipale, chacun peut proposer un projet dans les domaines de l’écologie, du sport, de l’agriculture urbaine, de l’art, etc., et le voir soumis au vote puis réalisé si les urnes en ont décidé ainsi. La méthode est aujourd’hui utilisée dans quelque 100 communes de France.